dimanche 16 août 2015

9 jours autour du Baïkal

À partir de Severobaïkalsk, j'ai donc pris le bateau pour rejoindre l'île d'Olkhon. Cette traversée en bateau est sensée être magnifique car on longe la côte. Mais avec toute cette fumée, on ne voyait rien ou pas grand chose... La totalité du lac est recouverte de fumée. Et le lac fait 600 km de long. Ça donne une idée de la gravité de l'incendie. J'ai d'ailleurs appris qu'il n'y avait pas un incendie, mais plusieurs à plusieurs endroits autour du lac.

Le bateau pour aller sur Olkhon.
Pour voir quelques photos prises depuis le bateau, c'est par ici que ça se passe. 


Arrivée sur l'île, une heure de trajet dans une vieille Lada sur des pistes plus que chaotiques pour rejoindre Khuzhir, le village principal où j'avais déjà séjourné en mars. Là, je retrouve le sympathique Sergey qui s'occupe de la petite église. La maison qu'il construit a bien avancé depuis mars. Il accueille déjà des visiteurs au premier étage. Je discute un peu avec lui et il me rassure sur le fait que pour l'instant il n'y a pas d'incendie sur l'île. Je peux donc partir randonner tranquille.

Mon but est de rejoindre la pointe nord de l'île, à environ 50 km du village. J'avais prévu l'après-midi, puis 2 jours complets, puis une matinée pour faire l'aller-retour. Départ vers 16h, l'après-midi est déjà bien entamée donc je ne traîne pas. Je n'ai pas de carte et il n'y a pas vraiment de chemins, mais ce n'est pas compliqué, il suffit de suivre la côte. Problème, les plages c'est du sable, du sable mou, et avec le sac de 15 kg, je m'enfonce et n'avance pas aussi vite que prévu. Mais pas question de couper par la piste : la côte est magnifique. Une succession de pointes rocheuses, de falaises et de criques de sable fin ou de galets. Et côté terre, des étendues d'herbe rase entrecoupées de forêts de conifères. La fumée gêne un peu la vue, mais donne au paysage un côté un peu mystérieux. Au début, beaucoup (trop) de monde sur les plages (ça change du mois de mars où il n'y avait personne), mais en s'éloignant du village, je me retrouve seule au monde avec pour compagnie les vaches en liberté, les oiseaux et les chiens de prairie. Je peux commencer à apprécier le bruit des vagues. A la tombée de la nuit, je m'arrête sur une plage pour bivouaquer.

Une des nombreuses plages du rivage d'Olkhon.
Les autres photos de ma rando, par là !


Le lendemain, comme je suis très en retard, réveil au petit matin. Je remplis ma bouteille d'eau dans le lac (pratique cette réserve d'eau potable !) et je pars. J'essaye d'éviter les plages pour ne pas perdre plus de temps dans le sable. Il fait chaud. Fin de matinée, il me reste 20 km. Il paraît que c'est beau la pointe : ça m'embêterait de ne pas y arriver. Donc je rejoins la piste principale et je décide de faire du stop. Problème, toutes les voitures sont des minibus qui emmènent des touristes à la pointe. Mais des touristes qui ont payé pour ça. C'est comme demander à un taxi de me prendre en stop... Finalement, un s'arrête. Il avait une place libre et les autres touristes ont eu pitié de moi. Donc me voilà à Khoboï, la pointe nord de l'île. Et en effet, c'est joli. Des hautes falaises bien découpées et le lac des deux côtés.

La pointe de Khoboï dans la fumée.
J'ai pris 3-4 autres photos : clic !


Pour le retour, comme j'ai gagné une demi-journée, j'ai théoriquement le temps de rentrer à pied. Mais comme j'ai aussi envie de passer un peu de temps à Khuzhir avec Sergey et les autres voyageurs qu'il héberge, je tente le stop en avançant. Et je n'ai pas fait 20 mètres qu'une voiture s'arrête. Un couple de médecins d'Irkutsk avec un petit gosse de 5 ans. Ils parlent un petit peu anglais, donc on discute en chemin. Ils comme veulent s'arrêter sur la plage, petite baignade avec eux. Je ne sais pas à combien est l'eau, peut-être 15°C. Pas très chaud, surtout après les bains japonais à 40°C... À Khuzhir, je file un coup de main à Sergey et je passe la soirée et la journée suivante avec les autres voyageurs. Des français, des allemands, une israélienne et un russe. Un petit groupe international et bien sympa.

Khuzhir dans la fumée... Quelques autres photos (pas grand chose...) prises autour de Khuzhir. 

Je devais ensuite prendre le bateau pour rejoindre Irkutsk et j'avais réservé mon lendemain pour une plongée dans le lac ! Ça devait un chouette cadeau pour mon anniversaire. Petit problème, je me pointe au petit port et pas de bateau... Le temps d'attendre un peu, d'entendre des russes me dire qu'il n'y a pas de bateau et de remonter pour trouver des renseignements. Renseignements trouvés, le bateau ne part pas du port mais de la petite crique derrière la colline. Je cours, mais trop tard, je l'entends qui part... Loupé... En soi c'est pas très grave, mais j'avais déjà payé pour ce bateau (et c'est assez cher), et surtout je dois annuler la plongée !
Donc pas de plongée, mais une journée de plus sur l'île. Et j'ai passé une bonne journée. L'israélienne et une des françaises avaient prévu de rejoindre Irkutsk en stop plutôt que de payer le transfert en minibus. Pas question de payer un autre bateau, il n'y en a que 2 par semaine et c'est trop cher. Donc je me joins à elles et on part assez tôt le matin pour être sûrs d'y être le soir (il y a quand même près de 400 km à faire). Mais à 3 et avec les sacs, ça fait un peut beaucoup. Finalement un camion a une place. La française la prend car elle a son avion le lendemain... Et à 2, on a pas mal attendu, mais on a fini par arriver par trop tard dans l'après-midi. On retrouve la française pour passer la soirée avec elle dans un bar, et je dors dans une auberge de jeunesse.

En attendant qu'une voiture veuille bien nous prendre...


Le lendemain, je prends un minibus pour Listvianka au bord du lac. C'est le point de départ d'une randonnée qui longe la côte vers le nord. Une randonnée magnifique. L'impression d'avoir à la fois la mer et la montagne. Je décide de bivouaquer sur une des plages et un couple d'allemands étaient aussi là. Soirée sur la plage autour d'un feu à discuter avec eux. Mais ensuite, nuit mouvementée. Réveillée par une bourrasque de vent, un orage arrive. On voit les éclairs se rapprocher de plus en plus. Il commence à pleuvoir. Comme je n'ai pas de tente, les allemands me proposent une place dans la leur. Mais je ne veux pas les déranger, et si l'orage vient vraiment sur nous, pas sûre que la tente soit une bonne idée. Donc je range mon sac de couchage pour l'abriter de la pluie, je le remplace par mon poncho imperméable et j'attends que ça passe. Finalement, l'orage s'est éteint (je trouve pas d'autres mots) en arrivant sur le lac. Et quand je me suis réveillée de froid, je voyait les étoiles. J'ai donc pu ressortir mon sac de couchage et finir ma nuit tranquille. Le lendemain, avant de reprendre la marche, je m'offre une longue grasse matinée en maillot de bain au soleil. Le luxe ! Arrivée de la randonnée dans un petit village d'où part un bateau pour Irkutsk. Celui-là je ne l'ai pas raté. Le lendemain, balade dans la ville avant une nuit et une matinée de train pour rejoindre Krasnoyarsk, plus à l'ouest.

C'était beau. Et presque pas de fumée pour le premier de rando.
J'ai pris pas mal,de photos pendant cette rando : les voilà

Si plus tard je dois choisir un seul endroit de mon voyage pour y retourner, c'est sûr, ce sera le Baïkal. Je suis définitivement amoureuse de ce lac !

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